Les acteurs du transport aérien se sont assignés en 2016 dans le cadre de l'Organisation de l'Aviation Civile Internationale une mission très ambitieuse en termes d'exigences environnementales :
- ramener en 2050 les émissions de gaz à effet de serre à 50 % de leur niveau de 2005 alors que le trafic passager devrait être multiplié par 3,5 à cet horizon.
Troisième acteur de l'aéronautique mondiale (hors avionneurs), avec un chiffre d'affaire de plus de 21 milliards d'euros en 2018 et plus de 93 000 salariés répartis sur plus de 300 sites dans le monde entier, Safran contribue pleinement à l'atteinte de cet objectif en agissant à deux niveaux :
- en diminuant l'impact environnemental de ses produits, et en maîtrisant les émissions de gaz à effet de serre liées à leur production.
Déjà le nouveau réacteur de Safran, le LEAP, produit depuis 2016 et destiné aux courts et moyens courriers, rejette 15 % de CO2 de moins par rapport au standard actuel. Il nous faut aller plus loin.
75 % de notre R&T, dont le montant dépassera les 600 millions d'euros en 2022, est ainsi consacré à la réduction de l'empreinte environnementale de nos produits.
Nous travaillons sur des modes de propulsion énergétiquement ultra-efficaces, avec des architectures nouvelles comme l'Open Rotor et des matériaux avancés, ainsi que sur les carburants alternatifs durables.
L'électrification de la propulsion occupe également une part importante de notre effort, même si les défis technologiques que pose la densité énergétique des batteries les inscrivent dans le temps long pour l'aviation commerciale.
Pourtant, l'arrivée de petits, moyens et plus grands aéronefs, hybrides ou tout électriques, susceptibles de désengorger routes et métropoles, devrait s'échelonner entre le milieu des années 2020 et la décennie suivante.
L'électrification concerne la propulsion mais également les équipements — à l'image de l'electric taxiing, un moteur intégré dans le train d'atterrissage, qui, assumant une partie du roulage au sol, permettra une réduction de la consommation de kérosène pouvant atteindre 4 %. La maîtrise de l'empreinte environnementale de nos produits passe également par l'accompagnement de nos clients pour qu'ils réduisent leur facture énergétique.
S'appuyant sur le digital, des solutions comme SFCO2 ou BOOST permettent ainsi aux pilotes d'avion et d'hélicoptère, de faire un usage optimal de nos moteurs sur le plan énergétique.
Nous devons par ailleurs toujours mieux maîtriser l'empreinte carbone de nos modes de production. Lancé fin 2018, le projet Bas-Carbone vise une diminution importante des émissions de gaz à effet de serre liées à nos activités pour respecter le scénario deux degrés de l'Agence Internationale de l'Energie.
Nous nous étions donné deux ans pour définir une comptabilité carbone, recenser des actions exemplaires – comme la centrale biomasse de Bordes, la centrale biodiesel de Gloucester ou la gestion pilotée et optimisée de l'air en salle blanche de Montluçon – et étudier la faisabilité d'un objectif de réduction de nos émissions de gaz à effet de serre liées à l'énergie de 30 à 40 % d'ici 2025.
Dès 2020, cette stratégie sera mise en œuvre par des investissements et des actions sur le terrain, comme le remplacement, pour notre usine de nacelles située au Havre, du chauffage au gaz par le réseau de chaleur urbain, ou l'alimentation électrique de nos sites mexicains par un champ de panneaux photovoltaïques.
Aux côtés des autres acteurs du secteur, Safran, entreprise citoyenne, met tout en œuvre pour honorer la part du contrat écologique qui lui est assignée.
Pour cette raison, Safran soutient l'initiative « French Business Climate Pledge »
Philippe Petitcolin Directeur général de Safran